Grilles horaires de bac pro

Attaque d’une ampleur inédite contre les lycées professionnels, la réforme Blanquer, dans un premier temps, accompagnée alors de la loi Pour la liberté de choisir son avenir professionnel puis la réforme Grandjean conduite depuis 2022 poursuivent un objectif : celui de démanteler la voie professionnelle scolaire.

Par les choix qu’ils opèrent, E. Macron et ses gouvernements successifs méprisent ouvertement l’investissement au quotidien des personnels qui chaque jour œuvrent à faire réussir leurs élèves. L’instauration, par la Transformation Blanquer de dispositifs supposés pédagogiques vise à nous assommer de travail et à entamer la casse de notre statut. Aujourd’hui encore, la diminution des heures d’enseignement professionnel, l’imposition persistante de la co-intervention, la réalisation imposée d’un projet et les familles de métiers entraînent une déprofessionnalisation des formations. Les programmes des enseignements généraux ont été conçus pour répondre quasi uniquement aux pratiques professionnelles et faire accepter à nos élèves la vision libérale des politiques menées. Les savoirs ne peuvent être que survolés au regard du peu de temps dédié pour les enseigner. L’objectif d’une insertion professionnelle durable, sociale et citoyenne est purement et simplement sacrifié sur l’autel des besoins immédiats des entreprises qui préfèrent les soft skills et les supposés fondamentaux.

C’est bien de la casse du service public de l’enseignement professionnel dont il s’agit ici. Avec le parcours différencié dit en « Y » sur les 6 dernières semaines de terminale, la plupart des élèves passeront cette période en entreprise, pour un stage ni formateur ni certificatif mais considéré par l’institution comme un tremplin pour un premier job. Les autres élèves resteront au lycée 30 heures par semaine pour préparer, entre autres, leur poursuite d’études. Bien que l’organisation de ces 30 heures ne soit toujours pas connue en février 2024, la rupture d’égalité des candidats face à l’examen est une évidence, selon la branche du « Y » qui aura été choisie…

Nous savons que la voie professionnelle permet des parcours de réussite et notre devoir est de les favoriser, de permettre à tous les jeunes de réussir. Levons-nous ensemble contre cette réforme, pour revendiquer des formations solides et équilibrées, pour une reconnaissance de notre travail et une revalorisation de nos salaires. Refusons toute augmentation de charge de travail et l’imposition de dispositifs non définis par des textes réglementaires. Dénonçons toute pression hiérarchique et agissons collectivement, dans les établissements, les académies, nationalement pour que cette transformation de la voie professionnelle soit enfin abandonnée.

UF2S, co-intervention en terminale bac pro

La co-intervention en terminale à partir de la rentrée 2021

Arrêté du 21 novembre 2018 définissant relatif aux enseignements dispensés en bac pro (modifié par l’arrêté du 22 janvier 2024)

Arrêté du 22 janvier 2024 modifiant celui du 21 novembre 2018

Par rapport aux précédents horaires, les élèves ont 170h d’enseignement en moins sur les 3 années soit l’équivalent de 6 semaines. Cette nouvelle organisation horaire ne permettra pas d’élever le niveau de compétence des élèves.

Le parcours différencié en terminale

Division isolées : selon l’annexe 2 de l’arrêté, aucun volume complémentaire d’heures-professeur n’est attribué à une classe isolée dont l’effectif est inférieur ou égal à 15 (Production) ou 18 (Services).

Les classes regroupées pour certains enseignements avec d’autres classes de spécialités différentes ne sont pas considérées comme isolées. Des rectorats et chef·fes d’établissement ne respectent pas toujours cette règle. Il est important de le dénoncer en CA.

Co-intervention et annualisation : l’organisation de la co-intervention ne doit pas amener au non-respect de nos obligations de service hebdomadaires. Un regroupement de la co-intervention sur une semaine doit être synonyme de suppression des cours disciplinaires.