L’examen du baccalauréat professionnel consiste en l’évaluation des disciplines générales et professionnelles qui figurent au Règlement d’examen et Référentiel de Certification de la spécialité concernée. Cette évaluation se déroule majoritairement sous forme de Contrôle en cours de formation (CCF), mais des disciplines restent évaluées en contrôle ponctuel terminal. Certains CCF, dans quelques spécialités, sont organisés sous forme d’évaluation permanente par un relevé régulier, par l’enseignant×e, des compétences acquises par l’élève tout au long de l’année, dans un livret informatisé. Un rattrapage, appelé « épreuve de contrôle », est organisé à l’issue des délibérations du jury pour les épreuves dites « du 1er groupe ».
Contrôle en Cours de Formation
Le SNUEP-FSU considère que les CCF sont une plaie ouverte dans le cœur de notre métier, en raison des problèmes d’éthique qu’ils soulèvent, de leurs modalités d’organisation, et de leur aspect chronophage. Par ailleurs, la généralisation des CCF paraît intimement liée à la mise en œuvre de référentiels et programmes définis de plus en plus souvent selon des compétences s’apparentant à des micro-tâches, ce que le SNUEP-FSU dénonce.
La généralisation des CCF implique de fortes inquiétudes sur l’équité et la valeur nationale des diplômes délivrés. Elle contribue à accroître les taux de réussite à l’examen, sans pour autant que ces réussites ne garantissent l’acquisition d’un niveau.
Pour le SNUEP-FSU, il faut remettre à plat les modalités de certifications du BAC Pro afin de garantir l’égalité entre candidat×es, l’impartialité des examinateurs, la qualité des enseignements ainsi que la valeur et la reconnaissance de ce diplômes de niveau 4.
Le diplôme doit être délivré selon des critères objectifs, hors la diversité des lieux de stage, du public, des relations professeur-élève, et des pressions de la hiérarchie qui rendent le système d’évaluation par CCF incontrôlable et partial. Dans ce cadre, le SNUEP-FSU continue de se prononcer pour le retour aux examens nationaux ponctuels terminaux et s’oppose à la généralisation des CCF.
Épreuve de contrôle
Si le SNUEP-FSU est favorable à l’organisation d’une épreuve de rattrapage à l’issue d’épreuves ponctuelles terminales, il considère que l’actuelle épreuve de contrôle, pour des candidat×es ayant passé leurs épreuves dans le cadre de CCF quasi généralisés, est un contresens voire une aberration.
Par ailleurs, si un tel rattrapage devait être organisé, il devrait laisser aux candidat×es le choix des matières en fonction de leurs résultats de 1er groupe, à l’instar de ce qui se pratique dans les voies générale et technologique.
Évaluation permanente
Pour certains bacs pros, l’élève subit des évaluations permanentes. Un passeport ou livret professionnel informatisé est supposé valider, sur tout le cursus, des compétences dans les matières professionnelles, ces compétences étant relevées, séquence après séquence.
Pour le SNUEP-FSU, ce mode d’évaluation réduit le temps consacré aux enseignements sans pour autant être révélateur de l’acquisition réelle d’un niveau. Ce mode d’évaluation est un premier pas vers des certifications se contentant de valider des micro-tâches appelées « compétences » en remplacement de la certification actuelle par un diplôme cohérent.
Le SNUEP-FSU demande la suppression de l’évaluation permanente. Ce type d’évaluation est déconnecté des enseignements et ne fait pas sens pour les élèves. L’évaluation permanente perturbe les enseignements car elle cannibalise la formation et est source de démotivation chez certains élèves. Pour le SNUEP-FSU, il ne faut pas évaluer une ou quelques compétences isolées mais un ensemble de compétences et savoirs associés mobilisés à l’issue de la formation et pouvant certifier la maîtrise d’un ensemble complexe de tâches significatives du métier préparé.