Pap Ndiaye ministre de l’Éducation nationale

La rupture avec J.-M. Blanquer doit se concrétiser par des actes forts

Pap Ndiaye est donc nommé sur un des ministères les plus éprouvés par cinq années de réformes destructrices qui ont accru les inégalités, augmenté le décrochage scolaire et conduit les personnels vers un niveau d’épuisement professionnel jamais atteint. Le contexte de crise sans précédent dans l’éducation nationale doit obliger le gouvernement à flécher un budget fortement augmenté pour permettre la mise en œuvre de politiques éducatives ambitieuses.

Ce nouveau ministre doit répondre rapidement aux fortes attentes de la profession sur les salaires et rompre avec les politiques précédentes considérant qu’une valorisation devait être conditionnée à des missions supplémentaires. Une augmentation de 10 % de la valeur du point d’indice doit être arbitrée immédiatement sans contrepartie et toutes nos missions doivent être revalorisées. La question du recrutement est primordiale et urgente car les choix opérés par J.-M. Blanquer ont conduit à une désertion alarmante des candidat∙es au métier, ce qui laisse présager une rentrée catastrophique avec des centaines de classes qui se retrouveront sans professeur∙es dès septembre.

Les lycées professionnels, fortement fragilisés par la Transformation imposée par J.-M. Blanquer, doivent bénéficier d’une politique éducative renforcée et volontariste permettant à tout∙es les élèves d’accéder à un diplôme dans des conditions d’études satisfaisantes. Pour cela, il est indispensable de rompre immédiatement avec la volonté d’imposer l’apprentissage dans les classes, d’abroger la Transformation de la voie professionnelle et donc de supprimer les familles de métiers et les gadgets pédagogiques (chefs-d’œuvre, co-intervention et accompagnement imposés). Il faut en finir avec le dogme libéral des compétences et renforcer les diplômes en les certifiant par des épreuves ponctuelles terminales. Il faut aussi réinstaurer des parcours en 4 ans pour les jeunes les plus fragiles. Des ouvertures de filières répondant aux enjeux climatiques, à la digitalisation des métiers, et aux secteurs d’activité qui souffrent d’une pénurie de personnels doivent être prévues rapidement. Ces revendications du SNUEP-FSU s’appuient sur une demande explicite des collègues et relèvent d’une exigence sociale !

La situation de la voie professionnelle est aujourd’hui profondément alarmante tant elle a été dégradée pour les élèves comme pour les personnels. Une véritable rupture avec les politiques menées précédemment est attendue. Le SNUEP-FSU engagera toutes ses forces pour que la nomination du nouveau ministre Pap Ndiaye ne se cantonne pas à un tour de passe-passe de communication gouvernementale.