Réforme des concours enseignants

Une décision unilatérale aux conséquences lourdes pour les lycées professionnels !

Les premiers textes réglementaires de la réforme du recrutement et de la formation initiale des professeur·es de lycée professionnel (PLP) ont été publiés le samedi 19 avril. Le SNUEP-FSU dénonce avec force cette réforme prévue dès cette année. Annoncée sans concertation réelle, elle constitue une double menace : sur l’attractivité du métier et sur la qualité de la formation.

Une réforme imposée sans dialogue

Le ministère a une nouvelle fois choisi de passer en force. Depuis l’annonce du report de la réforme en juillet 2024 et jusqu’en avril 2025, aucun des acteurs concernés n’a été réellement consulté. Le passage du concours en fin de licence, la redéfinition des épreuves et les modalités de formation ont été décidées sans véritable débat en instance représentative des personnels, sans prise en compte des nombreuses alertes venues du terrain et dans un délai très court.

Un effet inverse à celui affiché : un recul de l’attractivité

Alors qu’on nous promet une relance de l’attractivité du métier, cette réforme risque en réalité de tarir les viviers de recrutement. Dans plusieurs disciplines professionnelles, l’exigence de cinq années d’expérience professionnelle va écarter davantage de candidat·es (sortant·es de licence ou de master). Beaucoup n’auront d’autre choix que de renoncer ou de débuter dans le métier en tant que contractuel·le.

Ce risque est renforcé dans le texte actuel par l’obligation imposée à tou·tes les lauréat·es de s’engager 4 ans auprès de l’État sous peine de devoir rembourser les sommes perçues.

Pour le SNUEP-FSU, ce nouveau modèle dissuade plus qu’il ne motive les potentiel·les candidat·es.

Une formation affaiblie, un métier fragilisé

Présentée comme ambitieuse avec la promesse d’un parcours de formation sur deux ans, cette réforme laisse en réalité sur le bord de la route la majorité des lauréat·es du CAPLP, qui seront directement nommé·es fonctionnaires stagiaires à l’issue du concours. Seule une partie des lauréat·es de l’enseignement général bénéficieront d’une année de formation en master 1.


À l’heure où le ministère dit souhaiter des enseignant·es mieux préparés à la réalité du métier, cette réforme fait le choix du bricolage plutôt que de l’ambition pédagogique, d’une restriction des conditions d’accès plutôt qu’une augmentation de nombre de candidat·es possibles.

Le SNUEP-FSU exige l’arrêt immédiat de cette réforme et l’ouverture d’une concertation sérieuse, en toute transparence. Les élèves des lycées professionnels, comme les futur·es enseignant·es, méritent mieux que des décisions précipitées prises dans une logique strictement budgétaire. Il en va de l’avenir des lycées professionnels et du corps des PLP.

Maintien de la rémunération à 100 % – Abrogation du jour de carence

Pétition intersyndicale


Depuis le 1er mars 2025, en cas d’arrêt maladie ordinaire, après prélèvement du jour de carence, les agent⋅es de la Fonction publique sont désormais rémunéré·es à hauteur de 90 % du traitement indiciaire et de leurs indemnités contre 100 % auparavant

Cette mesure imposée par le gouvernement Bayrou, ajoutée au jour de carence déjà existant, vient accroître leurs difficultés financières et réduire un peu plus encore leur pouvoir de vivre.

Alors que les arrêts de maladie augmentent fortement en raison de la dégradation des conditions de travail et de la perte du sens au travail engendrées, entre autres, par la baisse drastique des moyens alloués aux services publics, cette décision résonne comme une double peine opposée à celles et ceux qui œuvrent quotidiennement pour l’intérêt général.

Chaque agent·e est invité·e à signer cette pétition en faveur de l’abrogation du jour de carence et du maintien de la rémunération à 100 % en cas de congé de maladie ordinaire.


Je signe,

  • pour le maintien de la rémunération à 100 % en cas de congé de maladie ordinaire,
  • pour l’abrogation du jour de carence.

1er mai : manifestons contre l’extrême droite, pour la paix, les libertés et la justice sociale !

Communiqué de presse intersyndical

Le 1er mai, journée internationale de lutte des travailleurs et des travailleuses, a cette année un sens très particulier.

Depuis l’élection de Donald Trump aux États-Unis, l’extrême droite se sent pousser des ailes. Trump, Poutine, Netanyahou, Milei, Meloni, soutenus par les plus grands milliardaires, veulent remplacer le droit international construit après 1945 par la loi du plus fort, ou plutôt du plus riche. Les conséquences pour les travailleuses et les travailleurs sont déjà bien visibles. L’extrême droite s’en prend frontalement à l’État de droit, elle attaque le droit à l’avortement, à l’éducation, ou encore les droits des immigré·es ou des personnes LGBTQIA+. La lutte contre le changement climatique est enterrée et les chercheurs sont muselés pour permettre aux multinationales de faire toujours plus de profits. La remise en cause de l’aide au développement par les États- Unis mais aussi l’Europe va pénaliser des centaines de millions de personnes, à commencer par les femmes en Afghanistan, au Yemen, ou encore dans des dizaines de pays africains. Racisme, antisémitisme, islamophobie, discriminations : partout le poison de la division progresse, instrumentalisé, voire organisé par l’extrême droite et les médias des milliardaires.

Le 1er mai, nous manifesterons par millions dans le monde entier pour défendre la coopération et la solidarité entre les travailleur·euses du monde entier. Nous serons avec les ukrainien.ne.s et palestinien.ne.s qui ne cessent de pleurer leurs morts et exigent une paix juste et durable, sous l’égide de l’ONU. Nous exigerons avec tous les travailleurs et les travailleuses du monde menacés par la guerre commerciale, la mise en place de règles pour un juste échange, basé sur le respect des droits sociaux et environnementaux. Nous dirons notre solidarité avec tous les travailleurs et travailleuses exilé-es précarisé.es par des politiques toujours plus en plus violentes.

Au nom de l’« économie de guerre », on explique aux salarié.e.s français.e.s et européen.ne.s qu’il faut qu’ils fassent des sacrifices, qu’ils renoncent à leurs droits, et aux services publics. A l’opposé, nous voulons réduire le temps de travail. Nous refusons de travailler jusqu’à 64 ans, nous continuons d’exiger l’abrogation de la réforme des retraites et nous refusons la capitalisation. Nous le voyons aux États-Unis, la chute de Wall Street a comme première conséquence l’effondrement des fonds de pension !

Au lieu d’une surenchère guerrière, c’est notre démocratie qu’il faut renforcer face aux ingérences étrangères et aux tentatives de déstabilisation des milliardaires. Il faut donner à nos services publics, à nos écoles, à nos hôpitaux et nos universités les moyens de fonctionner. Il faut protéger les contre-pouvoirs toujours ciblés par l’extrême droite, protéger l’indépendance de la justice, garantir la liberté de la presse, la liberté de la recherche, et les libertés publiques et syndicales !

Aux États-Unis, en Argentine, en Turquie, en Serbie, en Israël, en Belgique ou encore en Grèce, partout dans le monde les travailleurs et travailleuses ainsi que les étudiants et étudiantes se mobilisent pour défendre la démocratie et exiger la justice sociale. Les périls sont immenses, mais notre force l’est encore plus. Rien n’est écrit d’avance et c’est notre mobilisation qui fait la différence. Soyons au rendez-vous le 1er mai. Paix, libertés, justice sociale !

Le 11 avril 2025

FS-SSCT Ministérielle du 31 mars 2025-Déclaration liminaire de la FSU

Le 28 avril prochain sera la journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail à laquelle la FSU appelle. Un environnement de travail sûr et sain doit devenir un principe fondamental, en droit et dans les faits.
En amont de cette journée se sont déroulées la semaine dernière les deuxièmes Assises de la Santé et de la Sécurité des travailleurs et travailleuses à la Bourse du travail de Paris. Nombre de problématiques qui y ont été abordées recoupent celles de notre formation spécialisée et de son fonctionnement.
Pour la FSU, lorsque l’on parle de fonctionnement, l’enjeu est bien de respecter et de mettre en oeuvre les prérogatives de notre instance, notamment en termes d’analyse des conditions de travail et des risques professionnels afin de contribuer au développement d’une véritable prévention des risques, en particulier primaires.
Pour la FSU, il est bien évidemment incontournable de consulter les formations spécialisées sur la teneur des documents se rattachant à leurs missions mais cela ne doit pas constituer les seuls points à inscrire à l’ordre du jour de l’instance.
C’est pourquoi la FSU et les organisations syndicales siégeant à la FSSCT ministérielle ont, à l’unanimité, demandé que soient ajoutés des points à l’ordre du jour de cette séance du 31 mars, dont un consacré à la médecine de prévention.
Concernant la prévention du risque suicidaire, la FSU demande à nouveau à être informée des conclusions des enquêtes réalisées depuis 2017, suite à des actes suicidaires, et demande aussi communication des rapports d’enquêtes réalisées pour mener à bien ses missions telles que définies dans la réglementation. La FSU vous interpelle aussi à nouveau sur la date de parution du guide « prévention des actes suicidaires » qui a été élaboré il y a maintenant plusieurs années alors que l’urgence de cette problématique n’a jamais été aussi palpable.
C’est sur la même base réglementaire que la FSU demande à être informée des conclusions des enquêtes réalisées dans les académies de Versailles et de Lille sur la prévention du risque attentat. Il y a là aussi urgence, notamment à la lecture du rapport « Comité social actions concertées MGEN/MEN », inscrit à l’ordre du jour de notre instance. Ce rapport met ainsi en avant une augmentation du pic d’appels de l’espace accueil écoute de la MGEN au lendemain de l’attentat d’Arras.
Les différents rapports présentés lors des deux dernières réunions de l’instance pour cette année scolaire, mais aussi pour les précédentes, convergent avec nos alertes et la nature des fiches RSST et DGI sur l’augmentation significative des RPS pour les agent·es.
La FSU vous alerte à nouveau sur les entraves au fonctionnement des instances dans les académies et les départements, notamment les refus d’enquêtes en cas de signalement de danger grave et imminent par un ou une représentante en formation spécialisée, comme c’est le cas pour le lycée Duplessis-Mornay à Saumur concernant des risques psychosociaux, ou pour des écoles concernant l’amiante.
Pour la FSU, le développement des RPS est la conséquence de nombreuses réformes, de modalités d’encadrement délétères, de l’intensification et de l’alourdissement de la charge de travail dans toutes les fonctions au sein de notre ministère, en lien avec le manque de moyen. Une fois encore le document de la MGEN présenté lors de la réunion de notre instance pointe que 58,8 % des entretiens concernent des problématiques exclusivement professionnelles relatives au climat et relations de travail, violences internes et externes et à l’usure professionnelle.
Pour la FSU il est alors inacceptable que les demandes d’ajouts des points à l’ordre du jour de cette séance ne soient traités qu’au travers de questions diverses, renvoyées à la fin de la réunion de ce jour, alors qu’ils sont majeurs dans le cadre de nos prérogatives et surtout dans celles des obligations de l’employeur qui est responsable de la santé et de la sécurité des agent·es.
Ainsi pour la FSU il y a urgence à revoir le fonctionnement actuel de notre instance en s’appuyant notamment sur l’application de la réglementation et de la législation en vigueur.

Recrutement et formation initiale des PLP : le ministère réforme en force pour l’affaiblir !

La ministre Elisabeth Borne refuse de présenter le texte relatif à la réforme de la formation initiale en CSA ministériel, instance de dialogue social. Le SNUEP et la FSU dénoncent ce déni de démocratie sociale !

Après avoir annoncé les grandes lignes de la réforme de la formation initiale et du recrutement des enseignant·es et des CPE d’abord devant la presse le vendredi 28 mars, le ministère a enfin organisé une présentation de la réforme aux organisations syndicales, ce mercredi 2 avril, ainsi qu’une proposition de calendrier avec 4 groupes de travail en quelques semaines…et ce, à 5 mois de la rentrée et de la mise en œuvre de la réforme !

Elisabeth Borne a fait le choix de reprendre la réforme initiée par Nicole Belloubet au printemps 2024, synonyme de déqualification du métier de PLP et de réduction des possibilités d’être candidat·e au CAPLP notamment pour les spécialités professionnelles. Avec cette réforme, le ministère ajoute une pierre pour mettre fin à l’enseignement professionnel par des enseignant·es titulaires et formé·es.

Le SNUEP-FSU alerte sur les menaces que fait peser cette réforme sur le statut des PLP. Pour la majorité des disciplines professionnelles, les nouvelles conditions d’inscription imposent un passage quasi obligé par un statut contractuel, ainsi qu’un engagement de quatre ans, quel que soit le mode d’accès qui risque de dissuader fortement les candidat·es et de fragiliser davantage l’attractivité du métier.

Déni de démocratie !

Une large intersyndicale (FSU, FO, CGT Educ’action, SNALC, SUD Education) a interpellé la ministre d’Etat pour exiger le respect de la démocratie sociale en présentant le texte devant un CSA ministériel. En effet, depuis quelques semaines, le ministère souffle le chaud et le froid : annonce d’un CSA, puis recul et flou entretenu sur les intentions de la ministre. Le DGRH a fini par abattre ses cartes lors de la réunion du 2 avril : le décret actant cette réforme va être transmis au Conseil d’Etat le 8 avril et sera publié le 15 avril. Sans discussion, ni consultation en CSA ministériel, lieu d’exercice de la démocratie sociale, où peuvent pourtant s’exprimer les organisations syndicales représentatives ! Le ministère estime que le CSA du 27 juin dernier suffit, alors qu’il s’est tenu dans un contexte politique pour le moins particulier et où seules deux organisations étaient restées jusqu’au vote du décret… malgré le fait que le projet final de décret n’avait pas été transmis avant l’instance, empêchant son analyse fine et toute proposition des syndicats.

La FSU a une nouvelle fois dénoncé ces méthodes inacceptables et qui rappellent, d’une certaine manière, les passages en force d’Elisabeth Borne, par 49.3, lorsqu’elle était à Matignon…alors même que la ministre avait su prendre la mesure de certaines des exigences des organisations syndicales, notamment des syndicats de la FSU sur l’EVARS ou une partie du Choc des savoirs. La FSU a fait alors le choix de quitter la réunion du jour pour dénoncer le mépris ministériel pour la démocratie sociale. D’autres organisations syndicales ont fait le même choix : FO, la CGT Educ’action, le SNALC et SUD Education.

La ministre ne peut ignorer la nécessité de faire vivre la démocratie sociale, dans un secteur qui a été tant malmené par les derniers ministres.

livitoto