Entretien professionnel pour les stagiaires 2020-2021 : c’est toujours non !

Jeudi 10 décembre, le Ministère organisait une réunion avec les organisations syndicales pour présenter le projet de grille d’évaluation. Les syndicats de la FSU ont réaffirmé leur opposition à cette épreuve.

Le 28 août dernier était publié un arrêté instituant une épreuve d’entretien professionnel pour les lauréat·es dont les oraux d’admission n’avaient pu se tenir en 2020. Dès le départ, les syndicats de la FSU ont demandé l’annulation de cette nouvelle épreuve. Depuis lors, nous attendions des précisions pour pouvoir communiquer et informer les stagiaires. Le 10 décembre, le ministère a recueilli les observations des organisations syndicales sur la grille d’évaluation qui, selon l’arrêté du 28 août, doit être publiées avant la fin de l’année 2020.  La grande majorité des organisations syndicales présentes ont demandé une nouvelle fois l’abandon de cette épreuve injustifiée, et qui fait double emploi avec les évaluations requises pour la titularisation.

L’entretien d’une durée de trente minutes se déroulerait en deux temps. Dans un premier temps, le/la stagiaire présenterait pendant dix minutes une « situation professionnelle personnelle vécue ». Pour cette première partie, le/la stagiaire serait évalué·e sur la « communication », le « choix de la situation professionnelle et [la] qualité de l’analyse », ainsi que sur la « pertinence des choix que le stagiaire a été amené à faire au regard de ses obligations professionnelles et du référentiel de compétences ».  La deuxième partie de la grille sert à évaluer, au cours d’un entretien d’une vingtaine de minutes, les mêmes compétences au mot près que celles définies dans l’article 3 de l’arrêté du 28 août 2020… Pour chacun des items d’évaluation (trois pour la présentation, quatre pour l’entretien), le projet de grille propose deux niveaux (« satisfaisant » ou « insuffisant »).

Les interventions des syndicats de la FSU ont notamment porté sur:

  • la composition de la commission : pour les PLP et les CPE, la grille laisse entendre qu’elle serait composée exclusivement d’un représentant de l’inspection  (différent de celui qui suit le stagiaire) et d’un représentant du corps des chefs d’établissement, disparue la possibilité que ce soit un membre du corps auquel appartient le/la stagiaire ;
  • les malentendus à craindre à propos du choix de la « situation professionnelle vécue », très peu explicite (alors que le choix lui-même fait l’objet d’une évaluation) ;
  • le caractère binaire de l’évaluation ;
  • la difficulté, pour la commission, de mesurer, en trente minutes, de la « capacité d’analyse et de réflexivité » dans les domaines indiqués…

Le représentant de la DGRH a convenu à plusieurs reprises qu’il fallait « qu’on définisse un peu plus avant cette situation professionnelle » en sachant que le calendrier est très contraint : la grille devant être publiée avant la fin décembre, il est probable qu’il faille ensuite attendre la diffusion via les rectorats d’une note de service plus explicite, « le plus tôt sera le mieux ».

Nous avons cependant obtenu quelques précisions :

  • l’entretien ne doit pas se tenir avant mars, et si rien ne semble encore calé, le Ministère ne donne pas pour instruction qu’il se tienne pendant les congés de printemps (une information qui circule parfois dans certaines académies), ce qui paraît de l’aveu de M. Estournet, « compliqué » ;
  • cette épreuve doit être, vis-à-vis du reste de la procédure de titularisation, «étanche » c’est-à-dire que la commission ne doit pas disposer des éléments aux mains du jury académique  qui décidera de la titularisation. L’avis de la commission vient compléter ces éléments.

Au final, nous n’avons obtenu que peu d’informations. Jamais le Ministère n’explicite ses intentions, pire encore il renvoie par moments à un entretien d’embauche classique dans lequel l’employeur peut demander  aux candidat-es de citer « une de leurs qualités », ou « un de leurs défauts »… Ce n’est pas ce genre de déclaration qui va rassurer les stagiaires, qui ont davantage besoin de soutien cette année que d’une épreuve supplémentaire.