CAPN du 3 septembre 2020

Classe exceptionnelle 29e base

Déclaration liminaire du SNUEP-FSU

Dans les lycées professionnels, une rentrée 2020 à l’opposé des enjeux sanitaire, économique et écologique

Le contexte sanitaire et économique, le confinement comme la reprise épidémique largement prévisible, auraient dû être à l’origine d’une préparation sérieuse et rigoureuse de cette rentrée scolaire. Or, le ministre en a décidé autrement préférant minimiser les consignes sanitaires et refusant tout aménagement d’organisations pédagogiques dans les établissements. Il maintient toutes ses réformes même si ces dernières vont renforcer les inégalités sociales et scolaires. Agissant ainsi, il démontre ne prendre aucunement en compte l’effondrement économique déjà engagé et ses impacts sur l’avenir des jeunes.

Plusieurs jours après la rentrée, le manque de perspectives claires pour les personnels à risque comme pour les ASA ou le télétravail, si cas suspect ou avéré de contamination, sont des éléments révélant que les inquiétudes légitimes et la santé des personnels et des élèves ne sont pas la priorité du ministre. Non, la rentrée n’était pas prête sur le plan sanitaire. Tous les masques ne sont pas encore arrivés pour les personnels, notamment pour les personnels vulnérables. Quand d’autres pays investissent dans leur Éducation nationale en recrutant des enseignant·es, en achetant des équipements ou en construisant des écoles, le ministre Blanquer ne prévoit que le port du masque mais sans les fournir aux élèves. Le SNUEP-FSU le dénonce, tout comme son entêtement à ne pas se saisir de la sécurisation des ateliers en lycées professionnels.

L’Éducation nationale, donc la formation qualifiante et diplômante, est quasiment exclue du plan jeunesse du gouvernement. Aucune place d’accueil supplémentaire n’a été financée en lycée professionnel dans les filières fléchées comme prioritaires (tourisme, industrie, soin et santé à la personne…). Pour le SNUEP-FSU investir dans la formation professionnelle publique solide et ambitieuse doit être une priorité car elle permet à tous les jeunes d’accéder à un premier niveau de qualification certifiée par un diplôme reconnu par les conventions collectives. Ce choix sécuriserait les parcours scolaires des jeunes et éviterait les effets d’aubaines déjà à l’œuvre.

L’urgence est aussi à rendre du temps d’enseignement général et professionnel pour rattraper le retard accumulé par les élèves. Pour cela, la réforme de la voie professionnelle doit être abrogée.

Valoriser la voie professionnelle passe aussi par la reconnaissance salariale des professeur·es de lycée professionnel (PLP). De 10 milliards d’euros annoncés en janvier, l’enveloppe pour la revalorisation des salaires des enseignant·es s’est réduite à 400 millions environ. Le SNUEP-FSU exige une mesure générale d’augmentation du point d’indice et des grilles indiciaires dont le métier de PLP a besoin. De plus, il revendique la pondération des heures de classe à examen et la mise en paiement de l’indemnité de professeur·e principal·e dans les classes de SEGPA.

Cette reconnaissance permettrait de résoudre pour partie la crise du recrutement de PLP. Cette année encore, les postes au CAPLP ne sont pas tous pourvus : plus d’une centaine à l’externe et plus de 70 à l’interne. Dans ce contexte, le refus du ministère de déclarer admis l’ensemble des admissibles de l’interne est incompréhensible, la plupart des candidat·es au CAPLP interne étant des non-titulaires donc de nouveau employé·es en cette rentrée… Le SNUEP-FSU rappelle son exigence d’un plan de pré-recrutements de PLP avec des parcours dédiés permettant de se présenter au concours.

Cette CAPN de la 29e base est la dernière. Les exemples du mouvement inter et intra 2020, de l’affectation des stagiaires, des CAPA hors-classe… ont pourtant mis en lumière l’importance de l’action des commissaires paritaires dans les opérations de gestion de carrière. Non pas pour freiner ou empêcher le bon fonctionnement de l’institution bien au contraire, mais pour tendre vers l’équité de traitement des personnels, prenant en compte les situations de chacun·e.

Le SNUEP-FSU reste fortement opposé à la loi de Transformation de la Fonction publique et en demande l’abrogation. Il exige que les CAP retrouvent leurs domaines de compétences précédents et que les CHSCT perdurent au-delà de 2022, la crise sanitaire que nous vivons a remis en lumière leur pertinence.

Concernant cette capn que dire de ce scandale de voir des promotions partir en fumée.  Dans l’immédiat le SNUEP-FSU demande un transfert de ces promotions sur le vivier 2 et l’inversion du ratio vivier 1 vivier 2. À terme, la disparition de ces promotions archaïques.  Une véritable revalorisation doit passer par la suppression de la hors-classe et de la classe exceptionnelle, accompagnée de la remise à plat des grilles de rémunérations et des rythmes d’avancement pour arriver à une entrée dans le métier à l’indice 540 et la refonte des grilles indiciaires en une échelle unique sur 13 échelons à l’indice terminal 1063.

Les commissaires nationaux du SNUEP-FSU