Appel de la liste : AGIR DANS L’UNITÉ POUR UN ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL PUBLIC ÉMANCIPATEUR POUR TOUTES ET TOUS

L’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron a permis l’accélération de la mise en œuvre brutale d’une politique néolibérale exacerbée. À marche forcée, et de façon autoritaire, les services publics sont démantelés, les droits sociaux et collectifs sont réduits. Libérales, les différentes réformes engagées depuis 2017 visent à renforcer le pouvoir économique et social d’un petit nombre de personnes.

La crise sanitaire souligne toutes les contradictions des choix politiques portés par ce gouvernement. Les services publics déconsidérés au profit de logiques mercantiles, ont démontré leur rôle essentiel et incontournable, grâce à l’investissement sans limite des agent·es. Au plus haut de la crise, ce sont souvent les plus précaires et les sous-payé·es qui ont été au premier rang et se sont révélés indispensables. Les inégalités sociales, sexistes, territoriales et ethno-raciales ne se combattront pas avec les solutions proposées par le gouvernement. C’est en poursuivant la lutte collective et les mobilisations que nous arriverons à imposer unrapport de force qui sera favorable aux salarié·es.

Après les luttes dans la santé ou dans l’éducation, la grève inédite contre la réforme des retraites portée par l’intersyndicale FSU-CGT-Solidaires-FO-CFECGC et par un soutien massif, marque la profonde colère des salarié·es contre les projets de régression sociale du gouvernement. Malgré les répressions, la criminalisation des mouvements sociaux, nos capacités de ripostes demeurent intactes pour défaire ces politiques néolibérales. Ces batailles doivent nous encourager à poursuivre notre travail d’élaboration de revendications offensives et concrètes.

Le syndicalisme, par son rôle de défense des personnels dans cette situation inédite et dans sa capacité à peser sur la construction du « monde d’après » a une fois de plus une immense responsabilité. Il doit être le moteur permettant de mobiliser l’ensemble des travailleuses et travailleurs pour répondre à la crise sanitaire et aux enjeux sociaux, écologiques, climatiques et économiques en transformant profondément la société actuelle. Cette transformation passe par un changement profond de politique et dans un premier temps par l’abrogation des lois « travail », de la loi de transformation de la Fonction publique et de l’assurance chômage et l’abandon de la réforme des retraites.

Les CHSCT, qui ont fait la preuve de leur efficacité dans cette période, sont toujours condamnés à disparaître avec la loi de la transformation de la Fonction publique que le gouvernement persiste à mettre en application. Elle supprime également les compétences des CAP, vise à augmenter la précarité et privatise certaines missions. Nous réaffirmons notre priorité de maintien de toutes les instances paritaires et de renforcement de l’ensemble des services publics pour répondre aux besoins de l’ensemble de la population.

Les politiques éducatives portées par Jean-Michel Blanquer sont réactionnaires et dangereuses pour l’École et pour l’ensemble des personnels et des élèves. Leur caractère néolibéral accentue les inégalités, modifie les

métiers, attaque les statuts des personnels et marchandise l’éducation. S’abritant derrière des mots rassurants tels que « L’école de la confiance » pour dissimuler un logiciel purement idéologique, le ministre multiplie à un rythme effréné les réformes et les dispositifs à tous les niveaux, sans concertation et ignorant toutes les contestations. Pratiquant un nouveau management public destructeur, il érige en principe la concurrence entre établissements et rompt avec le principe d’égalité, déjà bien érodé du service public.

Déjà fortement pénalisés par Parcoursup, les lycéen·nes professionnels voient la qualité de leurs formations considérablement amoindries. Les dispositifs tels que la co-intervention, le chef-d’œuvre, les familles de métiers et l’accompagnement personnalisé entrainent une diminution du temps d’enseignement et des contenus. Ils doivent être abandonnés pour redonner du temps d’enseignement disciplinaire (professionnel et général) aux élèves. La transformation de la voie professionnelle doit être combattue et la loi « avenir pro » abrogée. L’État se désengage progressivement de l’enseignement professionnel public tout en faisant une promotion tapageuse de l’apprentissage. Il met ouvertement les systèmes de formation en concurrence en affaiblissant l’enseignement professionnel initial, privilégie une politique adéquationniste emploi/formation, en substituant les compétences aux diplômes et en développant l’apprentissage à tous les niveaux. Il offre en réalité la formation professionnelle des jeunes aux branches professionnelles. L’existence même de l’enseignement professionnel public et de ses lycées, tout comme le statut et les conditions de travail des PLP sont menacés.

Les élections internes sont un moment important de la vie démocratique syndicale. Tout comme en 2011, 2014 et 2017, nous privilégions une liste commune et pluraliste composée de militant·es issu·es de divers courants de pensée de la FSU ainsi que d’autres. C’est pourquoi, nous vous appelons, militantes et militants, à nous rejoindre sur cette liste unitaire.

Nous sommes convaincu·es de la nécessité de développer un syndicalisme de propositions et de lutte, unitaire et ancré dans la profession. Notre objectif demeure de mobiliser la profession, de gagner des avancées concrètes, d’obtenir l’amélioration de nos conditions de travail et de nos salaires. Pour cela, il nous paraît primordial de rassembler largement afin de défendre notre projet d’un enseignement professionnel public laïque et émancipateur.

Nous défendons ensemble les valeurs de laïcité, de solidarité et d’égalité, notamment femmes / hommes. Nous luttons contre les discriminations, les dérives sécuritaires ou les idéologies des extrêmes droites. Nous promouvons des services publics renforcés avec un droit à la santé, au logement, à une vie décente pour toutes et tous.

Notre projet : un plan d’urgence pour l’enseignement professionnel public

– pour un enseignement public et laïque de qualité et revalorisé

– pour un droit à l’éducation passant par une scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans

– pour des diplômes professionnels reconnus et renforcés

– pour l’élévation des qualifications par une scolarisation permettant d’atteindre un haut niveau de culture générale et professionnelle

– pour des réformes de l’enseignement professionnel public permettant l’insertion effective et valorisante des jeunes dans la société

– pour des enseignant·es concepteurs et conceptrices de leurs enseignements – pour une formation initiale et continue des enseignant·es de qualité

Rassembler pour devenir la force syndicale majoritaire de l’enseignement professionnel public

– élaborer collectivement nos mandats à tous les niveaux du syndicat en utilisant le pluralisme comme une force et une richesse

– développer encore plus notre action syndicale avec l’ensemble de nos collègues

– initier des actions unitaires pour porter les revendications et obtenir des avancés

– fédérer les forces syndicales proches de nos mandats, Cgt et Solidaires notamment, et de nos valeurs démocratiques pour devenir la 1re force syndicale de luttes et de transformation sociale.

Unité & Action et École Émancipée