Entre les professeur·es de lycée professionnel et le ministre, les désaccords sévères sont profondément ancrés

Les résultats de l’enquête IPSOS commandée par la FSU et dévoilée le 1er décembre 2020 sont sans appel du point de vue des professeur·es de lycée professionnel. Leur défiance à l’égard du ministre et de sa politique éducative est optimum : les PLP sont 67 % à contester ses réformes et 70 % à les déclarer inutiles pour les élèves. Au-delà des réformes, c’est la totalité de la gestion ministérielle qui est vertement critiquée par l’ensemble de la communauté éducative : Covid-19, Attentat, laïcité.

Le SNUEP-FSU a sans cesse dénoncé auprès du ministère une détérioration alarmante des conditions de travail des personnels imputable à sa réforme de la voie professionnelle. Les résultats de l’enquête confirment ces alertes puisque 68 % des PLP dénoncent un accroissement de leur charge de travail. Le ministre s’est toujours moqué ouvertement des alertes syndicales. En maintenant ses choix irresponsables, il porte une lourde responsabilité vis-à-vis de la profession car le risque est grand de voir leur santé continuer de se dégrader et de voir perdurer la pénurie en matière de recrutement. 

Alors que 79 % des PLP déclarent que leur salaire et leur carrière ne témoignent aucunement d’une juste valorisation de leur travail, le ministre poursuit sa volonté d’imposer toujours plus de missions supplémentaires. Son Grenelle comme son colloque scientifique « Quels professeurs au XXIème siècle » sont une nouvelle provocation faite à la profession : les ateliers et présentations ne véhiculent que des poncifs éculés ou des idées qui entraveraient toujours plus l’égalité. Comment peut-il en être autrement quand, pour échanger sur nos métiers, ces deux opérations de communication ne laissent aucune place aux enseignant·es. Les PLP ne s’y trompent pas, 67 % d’entre elles et eux se déclarent insatisfait·es du plan de revalorisation salariale.

Pour le SNUEP-FSU les résultats de cette enquête doivent forcer le gouvernement à prendre ses responsabilités vis-à-vis d’un ministre atteignant un niveau de défiance jamais égalé.

Pour le SNUEP-FSU une loi de programmation doit rapidement être proposée pour revaloriser le travail, les métiers, les salaires et les carrières de tous les personnels. Le projet de supprimer 1 800 postes pour la rentrée prochaine doit être abandonné et, au contraire, un plan pluriannuel de recrutement doit être décidé rapidement.

Face à l’ampleur de la crise économique et sociale, le SNUEP-FSU revendique l’abrogation de la réforme de la voie professionnelle et un grand plan d’investissement dans les lycées professionnels afin de sécuriser les parcours scolaire et professionnel des jeunes.

Consulter le rapport Ipsos sur l’enquête menée auprès des personnels de l’Éducation nationale

Regard sur les réponses des enseignant·es travaillant en lycée professionnel