Disparition des diplômes intermédiaires et suppression du BEP

ENCORE UNE ILLUSTRATION DES INCOHÉRENCES MINISTÉRIELLES

Malgré son rejet par le Conseil Supérieur de l’Éducation en mars dernier, un décret publié le 22 octobre supprime le BEP, ainsi que l’obligation d’inscrire les élèves de 1re bac pro aux diplômes intermédiaires dès la session de juin 2021. Ceux-ci sont remplacés par une attestation qui n’intégrera pas le Registre National des Certifications Professionnelles.

Tardive, cette publication aura généré des difficultés pour les collègues dans la programmation de leur année avec les classes concernées. Mais elle paraît surtout totalement inappropriée et déconnectée des besoins en cette période de crise sanitaire. En effet, la première qualification pour nombre de métiers en première ligne est le CAP ou le BEP. De plus, la crise économique en cours va probablement toucher en priorité les plus jeunes et les moins qualifiés. À cela s’ajoute le décrochage scolaire qui est accentué en période de confinement, en particulier dans les milieux socioprofessionnels défavorisés. Supprimer des diplômes de niveau 3, qui sécurisent les parcours de formation, est donc une décision aberrante.

Un des arguments utilisés par le ministère pour se justifier est la reconquête du temps d’enseignement sur le temps de certification. Pourquoi alors a-t-il commencé par diminuer les horaires dévolus à l’ensemble des disciplines ? Pourquoi a-t-il imposé des dispositifs pédagogiques à l’efficacité discutable comme la co-intervention et le chef d’œuvre, en préemptant les horaires disciplinaires ? Pour être crédible, il faut être cohérent !

Pour le SNUEP-FSU, les modalités d’examens pour les certifications intermédiaires CAP comme BEP se devaient d’être simplifiées, tant pour redonner de la place aux enseignements que pour faire baisser la pression certificative qui pèse sur la scolarité des élèves. Mais jamais il ne pourra accepter que le ministère décide de la suppression d’un de ses diplômes, encore reconnu dans nombre de conventions collectives, en particulier pour le remplacer par une attestation non qualifiante qui ne sécurisera en rien les parcours des élèves et pourra, a contrario, être utilisée à des fins dévoyées par les employeurs.